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Le made in France depuis 1926
Il était une fois Steiner…
Acteur incontournable du mobilier design haut de gamme, Steiner a vu le jour en 1926. Découvrez l’histoire de notre marque audacieuse et créative qui a collaboré avec de grands noms du design français.1894. Naissance de Charles Steiner à Bucarest en Roumanie.
Années 20, Paris. Juif de nationalité roumaine, Charles émigre à Paris, sans doute encouragé par les relations franco-roumaines nouées dans les années 20 dans le cadre de la Petite Entente. Il ouvre un atelier à son compte dans le faubourg Saint-Antoine. Sa spécialité : la fabrication de sièges.
1926. Production de sa première œuvre connue : un fauteuil club en cuir clouté inspiré du style Art déco et de l’allure anglo-saxonne qui demeure jusque dans les années 30 l’essentiel de sa production.
1936. Charles Steiner rachète à Wilhem Knoll un procédé antimites pour la garniture de sièges. A cette occasion, l’industriel allemand lui présente son neveu, un jeune et talentueux créateur de meubles : Étienne-Henri Martin qu’il prendra sous son aile.
1937. De cette rencontre naît une nouvelle ligne de sièges : Super-Knoll dont l’armature est en bois de hêtre, la couverture velours et le dossier inclinable. Avec cette gamme bien dessinée et confortable, Charles Steiner devient le premier fabricant de sièges du faubourg Saint-Antoine à s’engager dans une politique moderne accessible au plus grand nombre.
ÉTIENNE HENRI MARTIN (1905 - 1997)
Steiner éditeur. Fauteuil modèle « Super Knoll » ou « SK 140 ». Bois et velour. Dossier à deux positions d'inclinaison.Dessin de 1937. Dim. : 87 x 67 x 75 cm. (Bibliographie : Steiner l'Aventure du Design, Favardin (Patrick), éd. Norma, modèle similaire reproduit p. 27).
1948. Mort de Charles Steiner. Hugues Steiner, doué d’un sens artistique autant que commercial reprend cette même année les rênes de l’entreprise familiale. Avec ce nouveau dirigeant, Steiner prend le tournant de la modernité, en s’inspirant notamment du design scandinave.
1949. Il adopte et commercialise le procédé de l’industriel René Mélin : un support d'assise et de dossier formé de petits ressorts tendus en étoile, appelé Free-Span qui va remplacer le traditionnel rembourrage à sangles et ressorts en spirale durant les années 50. Ce système apporte un confort au siège tout en réduisant l'encombrement, répondant parfaitement à l’esthétique de l’après-guerre faite de légèreté et de souplesse. Avec leurs coussins amovibles et leurs suspensions innovantes, les chaises Bow Wood par Hugues Steiner, qui utilisent la technique du bois courbé à la vapeur, conquièrent le cœur du public.
1951-54. Hugues Steiner rencontre Pierre Guariche, figure de proue des jeunes décorateurs et créateurs de modèles de série. Avec lui, il va signer plusieurs icônes du design : la superbe table basse tripode Bow Wood Steiner, le fauteuil Bow Wood, suivie rapidement par la série Tonneau avec des modèles comme les chaises Tulipe, Amsterdam composée d’une coque en bois posée sur un discret piètement métallique.
1954. Une date importante pour la production : c'est la naissance de l'Atelier de Recherche Plastique (ARP) par Pierre Guariche, Michel Mortier et Joseph-André Motte. Avec le luminariste Pierre Disderot, et le fabricant de rangement Charles Minvielle, Hugues Steiner développe des réseaux de publicité et de distribution communs. Les établissements Steiner se dotent d’un bureau d’études, d’un ingénieur de recherche et d’un directeur de planning et de contrôle de production et l’usine de Villeneuve Saint-Georges est agrandie et dotée de nouvelles technologies.
Steiner rime avec talent, ouverture d'esprit et exigence artistique depuis plus de 96 ans.
1955-1964. La France vit au cœur des Trente Glorieuses. En choisissant les meilleurs éléments de l’époque Pierre Guariche, Joseph-André Motte, Michel Mortier et René-Jean Caillette, Hugues Steiner donne à l’art du siège un souffle de fonctionnalité ultra créative, toujours dans l’air du temps. Le fauteuil Vampire de Pierre Guariche, le fauteuil 740 ou le canapé 800 de Joseph-André Motte, la chaise Diamant de René-Jean Caillette, le siège SF 103 ou la suspension M4 de Michel Mortier et tant d’autres modèles de mobilier aux lignes épurées, colorées et audacieuses sont devenus cultissimes et réédités aujourd’hui
1965-69. Face à la déferlante du design dopé par les techniques inédites et les nouveaux matériaux (dont le plastique), Hugues Steiner maintient son rang. Il fait construire une usine ultramoderne à Noisy-le-Grand et part à la recherche de nouveaux talents. Parmi eux, Claude Courtecuisse, Pascal Mourgue et surtout le Chinois Kwok Hoï Chan. En 1969, ce dernier signe les mythiques Zen (fauteuil à la ligne structurale), Pen Club (fauteuil et canapé à l’élégante structure métallique) et Limande (fauteuil bas et très large).
1970. Temps fort du design français, Kwok Hoï Chan se distingue une nouvelle fois avec une création modulaire hyper colorée : Chromatique. Cette même année Hugues Steiner fait appel au designer Yves Christin pour diriger son centre de recherche. De nombreux jeunes collaborateurs entrent dans cet atelier. Parmi eux, Sylvain Joly qui collabore aux côtés d’Hugues Steiner à la conception du canapé Swany, composé de chauffeuses modulables d’un blanc immaculé très couture, devenu le meuble fétiche de certaines personnalités. A cette époque, Hugues Steiner crée également la Steel Line, ensemble de sièges en tube chromé fort élégant et fortement médiatisé ainsi que plusieurs canapés : Yogi, Oasis, Anturium et surtout Théo, dont s’inspira Pierre Cardin. La gamme Mini Club, dont les éléments sont démontables et transportables dans une valise conçue à cet effet, voit aussi le jour.
1971. Kwok Hoï Chan sort le fauteuil Boxer, léger er capitonné.
Pierre Guariche, Joseph André Motte & Michel Mortier
1977-79. Le grand couturier Pierre Cardin ouvre la galerie Évolution rue du Faubourg-Saint-Honoré et se lance dans la création et la diffusion de mobilier « tourné vers le futur ». Il fait appel à la société Steiner pour réaliser ces nouvelles gammes : essentiellement des ensembles composés de chauffeuses ou méridiennes en mousse ou molletonnées aux formes triangulaires (Pleyel), elliptique (Coupole), pyramidales (Vendôme)…
1980. Steiner se spécialise dans des meubles confortables à positions multiples comme la chauffeuse Carelia à trois positions. Signée Yves Christin, elle est suivie par Athéna, étonnant modèle à s’asseoir et à s’étendre plusieurs fois primé. D’autres assises comme les canapés Racing, Zénith, Targa, Élysée, Athéna, tous signés par Yves Christin suivront. Hugues Steiner quant à lui signe les canapés-lits et chauffeuses Delta. Mais l'entreprise est frappée par la crise qui touche l'ensemble du secteur mobilier et Hugues Steiner, qui aura pleinement participé à l’aventure du design, décide de vendre.
1988-2004. Il cède sa société à Cauval Industries (devenue Adova) qui optera pour un style plus formel et consensuel.
2004. La marque se diversifie et lance une collection complète de tapis, luminaires, tables basses…
2006-2019. Steiner fait appel aux architectes italiens Maurizio Manzoni et Roberto Tapinassi du Studio Memo pour créer de nouveaux produits. Parmi eux, les canapés Séquoia (2011), Odéon (2012), Tiama (2018) et Tinéo (2019).
2020 à aujourd’hui. Le groupe français Market Maker rachète la marque Steiner, avec le désir de conserver les savoir-faire de haute compétence qui sont dans l’ADN de l’entreprise et de rééditer quelques modèles qui ont fait la renommée de la marque.